Créateurs de contenu : faut-il avoir peur de l'IA ?

La sortie de nouveaux outils d’IA plus perfectionnés les uns que les autres pose question dans nos métiers de création de contenus. Aubaine ou catastrophe ? Effet de mode ou révolution ? Focus sur les enjeux de l’apparition de l’IA dans nos quotidiens professionnels.

Une arrivée retentissante

Le lancement de Chat GPT a fait l’effet d’une bombe dans le paysage numérique. C’est simple, tout le monde en parle. Avec son million de visites en seulement une semaine, Chat GPT a mis en lumière les progrès de l’IA des dernières années sous une forme inédite.

Le fonctionnement de cet outil conversationnel est simple : il apporte une réponse étayée à une question posée par un utilisateur. De l’élaboration d’un programme de voyage jusqu’à la réussite d’un examen de droit, son potentiel semble être illimité.

Ces progrès considérables poussent les acteurs historiques de la création de contenus – médias, agences, artistes, freelances, influenceurs, etc. – à se positionner. Certains médias comme Buzzfeed ont déjà annoncé produire du contenu grâce à Chat GPT. D’autres organisations comme Sciences Po en ont interdit l’accès à ses élèves dès sa sortie. Bref, son arrivée soulève de grands débats autour de son utilisation. De son côté, Magma – la newsletter de prospective hebdomadaire – prévoit que 99 % des contenus créés sur le web le seront par des IA d’ici 2026.

Alors l’IA viendra-t-elle remplacer nos métiers de créateurs de contenu ?

Des logiciels à la pointe mais impuissants sans les humains

Une chose est sûre : il faut s’y intéresser.

Toutefois, une fois les passions soulevées par son arrivée, prenons un peu de recul. Malgré les avancées impressionnantes de l’IA, nous avons le temps de voir venir. En effet, les outils actuels sont très loin d’atteindre leur potentiel maximum, et présentent aujourd'hui de nombreuses failles.

A commencer par un principe simple : l’IA ne peut pas fonctionner sans nous ! En l’état actuel des choses, même le programme d’intelligence artificielle le plus abouti ne peut pas opérer sans l’aide d’un humain.

Autre limite : l’IA réitère les biais observés dans notre société. Parce qu’elle reproduit le système cognitif de ses créateurs, elle s’inspire aussi bien des faits réels que des points de vue personnels de ses créateurs. Ainsi, les contenus créés sont malheureusement souvent issus d’une vision singulière et parfois entachés de discrimination raciale ou genrée.

Enfin, l’IA n’est pas si “intelligente” qu’elle pourrait paraître. Si elle apprend et enregistre vite les informations, elle ne donne pas de sens derrière les mots qu’elle utilise. Elle est donc incapable de jugement ou de sentiments. L’information brute qu’elle produit ne répond pas forcément à la diversité des demandes des publics ciblés, et ne parvient pas toujours à stimuler leurs émotions.

Les créateurs de contenu peuvent donc être soulagés ! La subjectivité et la réflexion d’un humain constituent toujours une réelle valeur ajoutée. Un bon contenu doit par ailleurs fournir une information fiable, donc vérifiée par son auteur, une mission dont l’IA est encore incapable. Maintenant rassurés, le potentiel d’un travail en collaboration avec l’IA est plein de promesses.

Travailler en collaboration avec l’IA

Qu’on le veuille ou non, l’IA va bousculer nos habitudes de travail. Mais au lieu de le craindre, mieux vaut l'anticiper pour en tirer profit.

L'IA risque fort de bousculer nos habitudes. Plutôt que de la craindre, nous devons apprendre à en tirer parti et à l’intégrer dans nos quotidiens. En tant qu’agence de communication, notre objectif sera d'automatiser une grande part de tâches chronophages pour l’humain, tout en maintenant et développant les rôles subjectifs et uniques de nos créateurs de contenus.

Gagner du temps, réduire les coûts, tout en se réinventant... L'enjeu est de trouver le bon équilibre pour utiliser l’IA lorsque cela est pertinent. Par exemple, chez Canard & Cie notre équipe de production utilise déjà Chat GPT.

“ J’ai récemment utilisé l’outil pour avoir les premières ébauches d’un script vidéo. Cela permet de booster nos idées pour rédiger la suite. ” explique Romane Bart, notre cheffe de projet vidéo et image.

Une bonne illustration de notre état d’esprit : surveiller de près les évolutions de l’IA et l’intégrer dans nos quotidiens pour faire évoluer au mieux nos métiers. Le tout dans le but de continuer à produire les contenus de la meilleure qualité possible.